Georges Berthoin fut le directeur de cabinet de Jean Monnet de 1952 à 1955. Les entretiens qu’il a accordés à Danièle Sallenave et à Gérard D. Khoury éclairent le destin d'un homme qui s’est toujours senti européen, prônant le bien commun et la paix, des valeurs qui caractérisent son combat pour l'Europe – de l’utopie à l’espérance.
Il a consacré sa vie à lutter, contre vents et marées, pour le renforcement de l’Europe et n’a jamais cessé de soutenir cette cause auprès d’hommes politiques européens et américains. Les portraits qu’il fait de Robert Schuman, Jean Monnet, Zbigniew Brzezinsky, Henry Kissinger sont saisissants.
Au moment où l’Europe est traversée par le doute, Georges Berthoin nous met en garde :
« Pour nous, Européens, avant de provoquer ou rendre plus assassines les critiques actuelles, réfléchissons avec attention et gravité. Si l’édifice inauguré en 1950 se lézarde et s’écroule, quand ailleurs il s’en construit de multiples, une situation irréversible prévaudra. La désespérance n’est pas digne du génie de nos nations. Alors, au-delà des légendes, des distorsions historiques et des accusations mensongères, il faut se souvenir que l’Europe a restauré les identités nationales et la démocratie, et non proclamer le contraire. »