Le « miracle libérateur » du Débarquement du 6 juin 1944, revient - en quasi-totalité - aux armées blindées ou motorisées des alliés américains et anglais, mais il fut suivi par une division française, affectée un temps à l’armée du général Patton : la 2e DB, commandée par Leclerc. L’aura de cette petite unité, et le sillage qu’elle laissa instantanément dans la mémoire collective des Français, furent tels qu’elle reste perçue comme l’armée de légende par excellence : l’« armée Leclerc », tant furent décisives les qualités d’un chef hors du commun, qui sut amalgamer, organiser, entraîner, anticiper, réinventant la guerre de mouvement. C’est lui — et de Gaulle à Londres — qui obtint du haut commandement militaire allié de « marcher » sur Paris, pour libérer la capitale le 25 août 1944. D’août 1944 à mai 1945, la campagne de France de la Division, confirma l’idée de Leclerc que le blindé était la cavalerie moderne, et qu’il fallait lui consentir une large part d’initiative, affirma la manière exigeante de commander de son chef et sa hantise de maintenir un rythme rapide. Son chef de Deuxième Bureau, Paul Repiton-Préneuf, l’un des esprits les plus exceptionnels de son temps, relate cette course à Berchtesgaden, avec l’objectivité aiguë et l’extrême intensité du reportage : tout le contraire de la grandiloquence épique. Georges Buis met en perspective, sans complaisance, l’arrière-plan historique, stratégique, humain et politique de l’aventure. Sans rien dissimuler des tensions internes, des difficultés matérielles, voire des amertumes que Leclerc, dans sa grandeur, a surmontées.